Témoignage de Myriam
Je suis une enfant génération « Distilbene ». Les mères qui présentaient une menace de fausse couche se voyaient administrer ce médicament qui se révéla néfaste pour la santé des embryons, bien des décennies après. Beaucoup de ces enfants développèrent à l âge adulte des cancers et la plupart des petites filles présentèrent de nombreuses malformations utérines.
En 1996 nous avions vu partir, avec mon époux trois bébés vers le Ciel, nés trop tôt. Enceinte à nouveau, à 5 mois, je suis transportée en urgence au C.H.U d’Angers. Un hématome aussi gros que le bébé menace la grossesse. Je reste là, allongée trois semaines, quand le 1er Novembre tout s’accélère. L’hématome est trop gros et l’utérus trop petit, l’accouchement à nouveau arrive trop tôt. Auparavant, j’avais supplié le père ainsi : « Père, si notre enfant ne survie pas, emmène-moi avec lui ».
Chaque contraction provoquée par l’hématome mettait mon corps au supplice, si bien que mon cœur s’arrêta, un peu, c’est l’image qu’il me reste, comme un interrupteur, ultime solution au trop plein de souffrance. Les médecins évacuent d’urgence mon mari de la salle.
Pour ma part je me trouve très rapidement hors de mon corps et baignée dans la Présence du Père. Aucun mot n’est suffisant pour décrire ce bain d’amour : j’étais aimée et cela ne dépendait pas de moi, de mes actes, de ma personne, c’est une réalité à laquelle je ne pouvais rien ajouter ou retrancher. Là, le Père me montra ma prière. Je vis une petite flèche en or aller directement dans son Cœur et je comprenais en même temps que ma prière avait été faite dans un tel dépouillement intérieur, une telle pauvreté, qu’elle était allée, sans détour, dans le Cœur de Dieu. Quelle école !!!
A ce moment, le Père me dit que j’étais libre de rester ou de repartir. Plus jamais je ne connaîtrais une telle liberté sur terre. Quoique je décide, j’étais aimée, un bain d’amour, une atmosphère de royauté céleste. J’aime à dire que le mot amour « inconditionnel » est bien fade, même si c’est le plus approprié dans notre langage pour parler de l’amour de Dieu pour nous.
J’en étais là, lorsque des personnes arrivèrent, toutes plus belles les unes que les autres, et avec des voix si claires, des voix qui chantent lorsqu’elles parlent, telles de doux carillons. Voici ce qu’elles me dirent : « Myriam, Myriam, il y a tant à faire pour Jésus sur la terre »». L’amour de Jésus enflamma mon cœur, je décidais de revenir.
A cet instant, à l’instant de mon « oui », je retrouvais mon corps et son poids terrestre. On m’amena ma petite fille, Léa. Je la tenais dans mes bras, elle était belle. J’eu à ce moment une telle conviction dans mon cœur que Léa appartenait à Dieu, qu’elle était don de Dieu, que Dieu l’avait donnée, Dieu l’avait reprise, que je ne pu par la suite me désespérer de son départ car qui étais je après tout ? Tout est dans ses mains !
Oui, la mort est morte ! Tous ceux rencontrés là-haut le chantent divinement, c’était le jour de la Toussaint. En deux mots voici ce qu’il me reste : mourir n’est rien, aimer et se laisser aimer, voilà la grande aventure !
Myriam F
Retrouvez ici le témoignage de Myriam en vidéo
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