Un protestant, une catholique… décider de s’unir pour la vie… est-ce bien raisonnable ?
En réalité, ce n’est pas ainsi que la question se pose ! Lorsqu’on se voit, qu’on se plaît et qu’on tombe amoureux, la religion n’est pas à l’ordre du jour immédiat de rencontres qui, progressivement, se font de plus en plus nombreuses! Jusqu’au jour où l’on se révèle mutuellement sa confession: surprise, étonnement, on n’avait rien perçu, rien imaginé, çà alors !! Et puisqu’il s’agit d’une question importante, pour l’un comme pour l’autre, commence un processus d’apprentissage, de découvertes, d’inquiétudes, de partages, qui ne cessera plus.
Lorsqu’on est mixte,- foyer mixte-, on est engagé plus encore que lorsqu’on est semblable, car rien ne va tout à fait de soi. I1 faut apprendre à découvrir les différences (on en connaît, on en ignore beaucoup), écouter les cheminements de l’autre qui ne sont pas identiques et ceux de sa famille, s’informer sur ce qui est possible aujourd’hui et sur ce qui ne l’est pas encore, découvrir des blocages, en souffrir ensemble et séparément, repartir vers d’autres ministres peut-être plus ouverts, découvrir que d’autres couples sont passés par ces sentiers escarpés, prier ensemble, lire, aller chez l’un (au temple), aller chez l’autre (à l’église), et se sentir peu à peu « chez soi »,- c’est un vrai bonheur-, et chez l’un et chez l’autre…
Au-delà du mariage, il y a les enfants et l’engagement difficile que nous prenons de les conduire sur nos chemins communs qui sont ceux de l’enseignement du Christ: » Aimez-vous les uns les autres. Soyez un. » Qu’ils soient un Nous le sommes! Couple d’autant plus uni qu’autour de nous, avec ou sans ménagement parfois, s’exprime le doute, l’irritation, l’hostilité même ou l’ouverture d’esprit à force de patience, de dialogue, et il faut le dire aussi, une certaine exemplarité de notre part! Rien n’est simple, mais rien n’est vraiment très compliqué. Car nous avons des certitudes: – celle d’être les enfants de ce Christ dont le message est clair: aimez-vous, soyez unis. Nous incarnons, sans vanité, ce double appel impérieux qu’il nous faut chaque jour approfondir;
– celle du devoir qui est le nôtre de partager avec nos enfants cette aspiration à l’unité, ce respect de l’autre et cette mise en commun de l’essentiel du message du Christ, plus essentiel que nos divisions sur telle ou telle question théologique ou liturgique que nous ne considérons nullement comme secondaires;
– celle enfin qu’avec le temps qui passe, les enfants qui grandissent, la réflexion spirituelle au sein du Groupe de Foyers Mixtes de Paris auquel nous appartenons, l’engagement catéchétique, nous avons chacun la chance d’être enrichis, profondément, par l’autre, par la confession de l’autre.
Les foyers mixtes aiment à dire qu’ils sont ou aimeraient être des ferments d’unité. Nous le sommes certainement, même s’il est plus compliqué, pour y parvenir, de tracer un chemin différent, un chemin qui n’est, assurément pas, celui d’une troisième Eglise, un chemin ancré dans une paroisse catholique et une paroisse protestante. I1 y faut ici de la ténacité et du doigté, de la conviction et même d’un peu de non-conformisme là…
Oecuménisme ne veut pas dire fusion. Il veut dire ouverture d’esprit attentive et respectueuse, désir de compréhension, travail de lecture et d’écoute, mixité là où c’est possible pour construire ensemble ce chemin commun auquel nous aspirons tant et que le hasard de la vie nous a donné, à nous foyers mixtes, de pouvoir concrètement le bâtir. L’expérience est difficile quelquefois, enrichissante toujours car nous ne risquons guère de ronronner dans une foi et une pratique aux contours tracés d’avance! Nous cherchons ensemble, avec le concours de nos ministres prêtres et pasteurs, nous heurtant parfois aux raideurs et aux intolérances, mais pas toujours, loin s’en faut! Nos enfants nous sollicitent, nous questionnent, nous interpellent…I1 n’est pas de jour où nous ne remercions le Seigneur de cet enrichissement constant et de cette recherche passionnée de l’unité qui comble aussi notre aspiration fondamentale à l’unité conjugale et familiale. I
Ce qui nous unit est plus important que ce qui nous divise.
Jean et Claire – Vanves (92)
Source : www.preparation-mariage.eu
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